Alors que cette rentrée scolaire est placée sous le signe de l’ambition pour toutes et tous par le ministre, la question sociale est maintenue aux oubliettes ! Pire, le ministre de l’Éducation Nationale tient des propos indignes au sujet des allocations familiales, au mépris de toutes les études faites sur ce sujet qui témoignent d’un non-sujet, loin de toute polémique à visée populiste.

Pendant ce temps, le retour à l’école se fait sans aucune prise en compte des besoins sociaux des élèves et de leurs familles. Alors même que la crise sanitaire a amplifié fortement la crise sociale, que nombreuses sont les familles qui se trouvent dans une forte précarité, que les difficultés éducatives et les violences intrafamiliales se révèlent de manière exponentielle et que la santé mentale des élèves est selon tous les acteurs fortement mise à mal, le ministre ne semble pas considérer comme urgent et indispensable de permettre à l’école de faire face à ces problématiques. A ceci s’ajoute le stress et l’augmentation des risques psycho-sociaux pour l’ensemble des personnels qui ont dû faire face aux ordres et contre-ordres permanents, sans moyens supplémentaires ni considération depuis le début de cette crise sanitaire.

Comme chaque année, les 2500 assistant.e.s de service social en faveur des 12 millions d’élèves s’engageront pleinement au quotidien pour les accompagner au mieux. Comme chaque année, les 300 assistant.e.s de service social en faveur des 1 million de personnel s’investiront sans relâche pour permettre aux agents de service public d’être dans de meilleures conditions pour assurer leurs missions. Parce que ces professionnel.le.s sont pleinement conscient.e.s de leur rôle essentiel, ils/elles continueront à faire face à des situations de vie souvent compliquées et parfois difficilement imaginables. Pour autant, le SNUASFP FSU alerte fermement : cette pénurie de moyens et cette absence de reconnaissance ne peuvent plus durer. Année après année, les assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social de l’Education Nationale s’épuisent à mesure que la crise sociale croît. En première ligne pour accompagner ces professionnel.le.s qui se trouvent en situation d’épuisement professionnel, le SNUASFP FSU constate une hausse importante du nombre d’agents en souffrance professionnelle et de plus en plus de postes de conseiller.e.s techniques responsable de service non pourvus.

L’absence de reconnaissance concrète amplifie ce phénomène, entraînant une perte de sens pour les personnels sociaux de l’Éducation Nationale et ce, dans un contexte générale de perte d’attractivité pour notre métier et sa formation, ayant pour répercussion, la difficulté à pourvoir les postes dans l’ensemble des services sociaux du service public et du milieu associatif.

Le SNUASFP FSU appelle à investir massivement et urgemment dans les politiques sociales au sein des écoles, avec des personnels sociaux qualifiés, seule possibilité de lutter contre les inégalités sociales scolaires qui n’ont jamais été aussi fortes. Cette investissement ne peut passer que par la capacité laissée aux professionnel.le.s à se réapproprier la définition de ces politiques sociales, leur connaissance fine du public accompagné, permettant d’orienter les moyens adaptés en fonction des besoins. Les travaux en cours au ministère doivent aboutir à de réelles avancées.

Le SNUASFP FSU demande également qu’un plan pluriannuel de recrutement d’assistant.e.s et de conseiller.e.s techniques de service social soit mis en œuvre afin de permettre à chaque élève, chaque famille et chaque personnel qui en ont besoin de trouver accueil, écoute et accompagnement.

Le SNUASFP FSU rappelle son attachement à une école publique accueillant sans condition et dénonce avec force « l’éviction » des élèves prévue par le protocole sanitaire en vigueur. Ce n’est pas en stigmatisant les familles exerçant leur libre-choix permis par la loi, que l’école pourra remplir son rôle pourtant essentiel de développer les citoyens de demain sous le signe de la cohésion et de l’émancipation.

Les Lilas, le 2 septembre 2021