Communiqué de presse unitaire SNUASFP FSU – SNASEN UNSA – CGT Education – SNALC – SNFOASEN – SUD – SGEN CFDT

C’est sous la pression des organisations syndicales représentatives des personnels sociaux que le
Ministère de l’Éducation Nationale a finalement réuni en mai, un groupe de travail dans le cadre de
l’agenda social concernant la filière sociale.

A ce jour, et après deux séances de travail, le constat est sans appel : aucune proposition
significative n’en résulte malgré une plateforme unitaire de revendications exposée par l’ensemble
des organisations syndicales. Qu’il s’agisse des conditions de travail, du déroulement et
perspectives de carrière, ou encore des moyens humains et financiers nécessaires pour faire face à la
crise sociale accentuée par la crise sanitaire, le ministère n’apporte aucune réponse.

Malgré plusieurs relances (y compris à l’occasion du groupe de travail), le Ministre n’a par ailleurs
toujours pas donné de suite favorable à la demande d’audience intersyndicale formulée en mars
2021, ce qui interroge sur l’intérêt qu’il porte aux assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de
service social

Les personnels sociaux sont à nouveau les grands absents des dernières annonces de revalorisation
faites à l’occasion du Grenelle de l’Éducation

Les assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social de l’Éducation Nationale se
maintiennent en première ligne pour permettre au service public d’éducation d’exercer pleinement
ses missions. Prévenir le décrochage scolaire, contribuer à la protection de l’enfance, prévenir et lutter contre les
violences et le harcèlement, favoriser le lien école -famille et soutenir la parentalité, lutter contre les
inégalités sociales et favoriser l’accès au droit, contribuer à l’inclusion des enfants et adultes en
situation de handicap et aux besoins particuliers , lutter contre la précarité étudiante et la souffrance
des personnels… autant de domaines sur lesquels les assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de
service social sont pleinement engagé.e.s malgré des moyens très insuffisants.

L’ambition politique ministérielle affichée sur tous ces sujets sans, dans le même temps, entendre
les revendications légitimes des personnels sociaux ne peut pas être prise au sérieux.

Aujourd’hui, face à la dégradation criante des conditions d’exercice et la charge de travail
exponentielle pour répondre aux demandes tant des élèves, des familles, des étudiant.e.s que des
personnels, les services sociaux de l’Education Nationale s’épuisent et attendent une réelle
reconnaissance de leur expertise spécifique ainsi qu’une amélioration de leurs conditions de travail.

Le meurtre de notre collègue travailleuse sociale de l’Aube dans l‘exercice de ses fonctions, dans le
silence assourdissant des médias et du gouvernement, est venu rappeler la réalité des métiers du
social, en proximité relationnelle avec des personnes précarisés, vulnérables, qui n’ont parfois plus
à rien à perdre … Et la difficulté d’exercice de nos missions dans des contextes de violences
familiales et institutionnelles, en l’occurrence pour notre service en protection de l’enfance.
Ce drame et tous ceux qui l’ont précédé témoignent de la nécessité de donner les moyens pour une
véritable cohésion sociale qui doit s’appuyer sur des services sociaux en nombre, reconnus,
outillés et formés en continu qui œuvrent quotidiennement « à l’émancipation, l’accès à
l’autonomie, la protection et la participation des personnes et contribue à promouvoir, par des
approches individuelles et collectives, le changement social, le développement social et la cohésion
de la société »

Nos organisations syndicales entendent obtenir des avancées y compris en appelant à la
mobilisation de l’ensemble de nos collègues si nous n’avions pas d’autres moyens pour être
entendu.e.s.
Elles ont d’ores et déjà prévu de se revoir afin d’envisager la construction d’une mobilisation pour
qu’enfin la voix des assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social soit prise en compte.

Les Lilas, le 7 juin 2021