Alors que la crise sanitaire occupe la majeure partie de l’espace politico-médiatique depuis plusieurs mois, il devient urgent de traiter la crise sociale qui s’est, de fait, fortement amplifiée.

Entre 2020 et 2021, la crise sanitaire a en effet significativement aggravé des situations de pauvreté préexistantes et provoqué la précarisation de nombreuses personnes.

Explosion des demandes d’aide alimentaire, crise du logement, hausse exponentielle des signalements de violences intrafamiliales avec une protection de l’enfance à bout de souffle, augmentation du mal-être en lien avec la situation sanitaire…Autant de sujets pour lesquels il y a urgence à investir massivement dans le service public de l’action sociale et des solidarités, bien plus que de lancer des polémiques indignes sur l’utilisation des allocations de rentrée scolaire.

Quant à la jeunesse, elle paye un lourd tribut à cette crise.

Les réponses de plus en plus coercitives mises en œuvre comme la mise en place du pass sanitaire ou du nouveau mode de calcul des allocations chômage, montrent que le gouvernement adopte des réponses qui aggraveront encore et toujours cette crise.

Les travailleurs sociaux ont démontré leur engagement sans relâche, malgré des conditions de travail difficiles et fortement dégradées par l’irruption de nouvelles modalités d’interventions dans le cadre des protocoles sanitaires, malgré des employeurs souvent maltraitants. Pourtant, ces professionnels sont restés en première ligne pour absorber l’explosion des demandes d’accompagnement. Cet engagement ne se fait pas sans conséquences avec la multiplication des situations de souffrance au travail et d’épuisement professionnel. Jamais les risques psychosociaux n’ont été aussi importants dans ce secteur !

Il ne sera plus possible d’envisager de maintenir la cohésion sociale et de permettre une sortie de crise sans un investissement massif. L’inaction serait incompréhensible et coupable pour l’ensemble des travailleurs sociaux dont l’action a été reconnue à plusieurs reprises dans les déclarations gouvernementales. Les travailleurs sociaux ne veulent plus se contenter de belles paroles mais exigent des actes concrets qui répondent à leurs demandes. La crise de recrutement tant dans les formations du travail social que dans le pourvoi des postes vacants, témoigne de cette urgence.

Le SNUASFP FSU exige l’ouverture de négociation pour améliorer les conditions de travail, faire entendre l’expertise des travailleurs sociaux quant aux politiques sociales et obtenir une reconnaissance salariale à la hauteur de l’engagement de ces professionnels.

Cela passe notamment par le renforcement de tous les services et structures et par le recrutement de personnels qualifiés et reconnus à la hauteur de leurs missions

Le SNUASFP FSU alerte sur l’urgence sociale : il est désormais nécessaire que les décideurs politiques en prennent conscience et investissent « quoiqu’il en coûte » pour le service public de l’action sociale. L’accompagnement social, délaissé des politiques publiques, nécessite un engagement à la hauteur des besoins qu’une république solidaire se doit de rendre à toutes et à tous.

Les Lilas, le 3 septembre 2021