Ce mercredi 29 janvier, le Conseil supérieur de l’éducation examinera les nouveaux programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). Si le SNUASFP FSU salue l’élaboration de ces programmes, il rappelle avec insistance qu’une politique de prévention efficace ne saurait se résumer à la publication de textes.
La mise en œuvre de ces séances, pourtant essentielle, pose un constat criant : l’absence de moyens humains et la nécessité impérieuse de développer un réseau de professionnels formés. Les assistant.e.s de service social scolaires, par leur formation et leur expertise, sont des acteur.rice.s incontournable.s de cette prévention. Or, aujourd’hui, leur nombre est largement insuffisant pour répondre aux besoins des établissements scolaires.
Avec seulement 2 700 assistant.e.s de service social pour 12 millions d’élèves, la situation actuelle reflète un sous-investissement chronique dans la protection de l’enfance à l’école. De plus, leur présence dans le premier degré est quasi inexistante, alors même que c’est à ces âges que les enfants sont les plus vulnérables. Ces chiffres traduisent une incapacité à répondre aux besoins urgents des enfants, qu’il s’agisse de lutter contre la maltraitance, de soutenir les familles en difficulté ou d’accompagner les élèves dans des situations de crise.
Au-delà des actions de prévention que représentent les séances EVARS, il est indispensable de réaliser qu’elles ne résoudront pas, à elles seules, les situations dramatiques auxquelles font face certains élèves. Les révélations de violences sexuelles ou de harcèlement, malheureusement trop fréquentes, nécessitent un accompagnement immédiat, compétent et adapté. À ce jour, de trop nombreux élèves victimes ne peuvent accéder à un service social scolaire en mesure de les recueillir leur parole et de mettre en place les mesures adéquates. Par ailleurs, la situation de déshérence des services de la protection de l’enfance implique des prises en charge retardées et ne répondant pas toujours aux besoins.
Plus largement, la protection de l’enfance implique un soutien actif à la parentalité et une vigilance accrue face aux signes de maltraitance, y compris dans les écoles primaires. Les assistant.e.s de service social scolaires, par leur rôle de relais entre les élèves, les familles et les établissements, sont en première ligne pour intervenir précocement et efficacement.
Publier des programmes, c’est un début. Les déployer efficacement suppose de s’appuyer sur des professionnel.le.s qualifié.e.s, en nombre suffisant. Le SNUASFP FSU demande donc au ministère de l’Éducation nationale d’investir dans la création de postes d’assistant.e.s de service social scolaire. Donner aux élèves un accès réel à ce service, c’est leur garantir un accompagnement digne, une protection efficace et la possibilité de grandir dans un environnement scolaire sécurisant.
Le SNUASFP FSU appelle le ministère à prendre ses responsabilités : la prévention ne peut rester un affichage, elle doit s’accompagner d’actions concrètes et ambitieuses pour les élèves et les personnels.
Bagnolet, le 28 janvier 2025