Le premier ministre lors de sa conférence de presse du 10 décembre a pointé la gravité de la situation des étudiant.e.s, évoquant « des situations sociales et psychologiques qui sont extrêmement préoccupantes (…)des suicides ». Pour y faire face, il annonce le déblocage de crédits pour développer la vacation des psychologues et assistant.e.s de service social des CROUS.
Le SNUASFP FSU alerte depuis de nombreux mois sur la dégradation des conditions de vie des étudiant.e.s, dégradation amplifiée par la crise sanitaire et économique. La prise de conscience du gouvernement de la gravité de la situation est un premier pas mais les réponses apportées ne sauraient suffire à y répondre.
Outre la question sociale et psychologique préoccupante des étudiant.e.s, le SNUASFP FSU alerte sur l’épuisement de l’ensemble des assistant.e.s de service social de l’enseignement supérieur qui sont en première ligne depuis le printemps dernier pour faire face à ces situations. Déjà surchargé.e.s depuis de nombreuses années, la crise sanitaire génère une demande exponentielle dans un contexte complexe et selon des modalités de travail contraintes, le plus souvent à distance.
Le SNUASFP FSU dénonce le recours aux vacations dont la précarité et les conditions de rémunération ne permettront pas le recrutement en nombre suffisant d’assistant.e.s de service social. Quel.le professionnel.le acceptera en effet un contrat de quelques heures, sous-payé et dans des conditions de travail indignes alors même qu’il existe des difficultés de recrutement dans l’ensemble du secteur social ?
L’accompagnement social des étudiant.e.s ne relève pas uniquement des CROUS. Les services de médecine préventive universitaire sont aussi surchargés de demandes et doivent bénéficier de moyens permettant d’y faire face.
Par conséquent, le SNUASFP FSU considère qu’il est illusoire de pouvoir espérer apporter un début de réponse à cette situation à travers le développement des vacations d’assistant.e.s de service social au sein des CROUS. Ce sont bien des créations de postes pérennes qui s’imposent, seul moyen de pouvoir endiguer la situation sociale fortement dégradée des étudiant.e.s. Ce ne sont en effet pas quelques vacations qui permettront d’inscrire l’indispensable accompagnement social des étudiant.e.s dans la durée au moment même où le gouvernement annonce que la crise va s’inscrire dans le temps.
Le SNUASFP FSU alerte aussi sur la situation de fortes tensions constatées au sein des établissements scolaires où personnels comme élèves vivent des situations sociales très préoccupantes. Les services sociaux en faveur des élèves et en faveur des personnels croulent sous les demandes d’accompagnement et il est urgent de renforcer aussi ces services pour appréhender les conséquences de la crise en cours.
Le SNUASFP FSU revendique urgemment la création de postes en nombre suffisant pour les trois services sociaux de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur, seul moyen de permettre aux étudiant.e.s, élèves et personnels de bénéficier d’un accompagnement social nécessaire et préalable indispensable à la continuité du service public d’éducation.
Les Lilas, le 11 Décembre 2020