Mercredi 26 mars, se tenait le groupe de travail relatif aux personnels sociaux dans le cadre des assises de la santé scolaire.
Lors de ce GT réunissant l’ensemble des organisations syndicales et, pour l’administration, la DGRH et la DGESCO, le SNUASFP FSU est intervenu en soulignant les attentes fortes de la profession : salaires, moyens, conditions de travail. Le SNUASFP FSU a également pointé le questionnaire diffusé dont une présentation aux OS en amont avec des possibilités d’amendement aurait pu permettre d’éviter une réception très critique de la part des professionnel.le.s. Nous avons également redit à quel point les enjeux étaient importants au regard de la situation de la jeunesse aujourd’hui dont tous les indicateurs montraient l’urgence à agir. Le SNUASFP FSU a également interrogé le contenu du document préparatoire qui laisse à penser que ces assises vont passer à côté des enjeux : ce n’est pas une question d’organisation qui est à traiter mais bien celle des moyens existants. Le SNUASFP FSU a rappelé sa volonté de porter la parole et les revendications de la profession, exprimant son souhait de s’engager pleinement dans une concertation sous réserve qu’elle soit réellement ouverte et qu’il ne s’agisse pas d’un exercice faussé dès le départ en écartant toute possibilité d’avancer sur les sujets de moyens et de salaire comme le document préparatoire peut laisser le penser. Enfin, le SNUASFP FSU a réaffirmé ses lignes rouges : pas de restructuration, pas de hiérarchie médicale, pas de médicalisation de l’accompagnement social tout en rappelant fortement la nécessité de moyens sans lesquels il ne sera pas possible d’améliorer la situation pourtant urgente tant les besoins sont importants et les conditions de travail dégradées.
L’administration revient sur le questionnaire. Elle présente ses excuses quant à la dénomination « AS de secteur » en regrettant cette maladresse. Sur la question relative au maintien ou non des AS et infirmières au MEN, l’administration semble confirmer les hypothèses du SNUASFP FSU en écartant à nouveau fermement et clairement toute volonté de décentralisation mais en précisant que des parlementaires poussaient en revanche pour cela. L’administration fait également mention de la revue des missions de l’Etat en cours qui pourrait conduire à des modifications de périmètres. Elle explique donc que cette question, dont elle n’est pas dupe d’une réponse très majoritaire allant dans le sens d’un maintien au MEN, lui permettra de disposer d’un levier supplémentaire pour peser sur les éventuels arbitrages à venir sur ce sujet en affichant la volonté de l’ensemble de la communauté éducative et des parents du maintien de ces personnels au MEN. Le SNUASFP FSU restera vigilant à ce que cette question de décentralisation ne soit aucunement envisagée.
Des éclaircissements indispensables !
Sur les questions de gouvernance et de pilotage, ee SNUASFP FSU est intervenu en demandant des éclaircissements au sujet du pôle départemental santé bien-être présenté dans le document préparatoire. Le SNUASFP FSU rappelle qu’il s’agit là d’un sujet provoquant de fortes inquiétudes et source de crispation et que si l’administration souhaite que nous puissions avancer dans la discussion, il est indispensable d’avoir une réponse claire : est-ce uniquement une sorte de « comité de pilotage » visant à réunir les 4 CT avec le DASEN (à ce sujet, le SNUASFP FSU s’étonne qu’il soit nécessaire de formaliser ce pilotage et indique que cela témoigne d’une forme d’abandon de la part des DASEN de la politique éducative sociale et de santé), « comité de pilotage » visant simplement à repositionner le pilotage des politiques de santé et sociales au cœur de l’action départementale? Ou, au contraire, s’agit-il d’une manière déguisée de réorganiser le fonctionnement des 4 corps de métier et singulièrement celui du SSFE sans le dire clairement? L’administration peut-elle clairement dire que les AS continueront à exercer au sein des établissements, sans être externalisés et positionnés comme des personnels ressources intervenant en urgence à la demande? Le SNUASFP FSU affirme fermement qu’une réponse claire à ces questions serait de nature à lever un certain nombre d’inquiétudes et quand le cas contraire, cela augurerait mal des possibilités de discussion par la suite.
L’administration répond en précisant qu’il ne s’agit là à son sens que de renforcer le pilotage des politiques de santé et sociales en formalisant des réunions régulières entre les représentant.e.s. des 4 corps à travers les CT, le constat actuel faisant plutôt état d’échanges entre le DASEN et chaque CT de façon cloisonnée sans échange globale. L’administration réaffirme qu’elle n’a pas de projet caché et qu’il n’est pas question de modifier l’organisation du SSFE ni de les sortir des établissements. Le SNUASFP FSU réaffirme qu’il ne saurait y avoir de double-discours sur ce sujet et qu’il ne serait pas entendable de voir une remise en cause de l’organisation du SSFE et d’une externalisation des interventions éloignées au quotidien des établissements scolaires.
L’urgence à répondre sur les moyens et les salaires !
Sur les questions de l’attractivité et de la revalorisation, le SNUASFP FSU rappelle ses demandes en terme de rémunération : grille indiciaire de catégorie A type ; CTI ; non-proratisation des primes REP/REP+. Le SNUASFP FSU pointe le déséquilibre important entre indiciaire et indemnitaire, déséquilibre renforcé avec la revalorisation indemnitaire de 2024. Le SNUASFP FSU demande donc qu’un transfert prime/point soit prévu pour corriger ce déséquilibre.
Sur les moyens, le SNUASFP FSU dénonce les chiffres évoqués dans le document qui regroupe les trois services existants et font apparaître une légère augmentation des moyens pour les AS qui est artificielle dans le sujet qui nous concerne ce jour puisqu’il s’agit d’une part des postes créés dans les CROUS suite au COVID et d’autre part de la transformation de support CTSS en support AS. En réalité, au SSFE, le constat est celui d’une stabilité totale des moyens malgré la hausse des besoins. Le SNUASFP FSU rappelle que le SSFE est, hormis les médecins scolaires mais dont les difficultés de recrutement posent d’autres questions, le corps étant le plus faible numériquement de très loin par rapport aux infirmières et au PsyEn.
L’administration note les remarques. Elle précise le contexte budgétaire contraint et indique qu’à son sens, cela va être très compliqué sur de l’indiciaire. Sur les moyens, l’administration explique être consciente des manques et vouloir aussi s’appuyer sur ces assises pour gagner des arbitrages interministériels dans le cadre du budget 2026 pour obtenir des moyens supplémentaires. Elle indique cependant qu’il ne s’agira pas de doubler les moyens. Le SNUASFP FSU réintervient pour souligner qu’indépendamment d’une augmentation de l’ordre du doublement, ne serait-ce que 650 postes à l’image des annonces faites concernant la vie scolaire il y a quelques semaines serait de nature à constituer un signal positif et constituerait déjà une augmentation non-négligeable des moyens dévolus au regard de la faiblesse de l’existant.
Et maintenant ?
Une multilatérale regroupant les 4 corps concernés est prévue le 7 mai prochain suivi des assises à proprement parler le 14 mai. A cette occasion, la Ministre devrait annoncer des orientations/mesures issues des consultations menées en amont. L’administration a précisé que cela conduitait très probablement à poursuivre la concertation après le 14 mai pour avancer sur l’ensemble des sujets.
Le SNUASFP FSU tiendra son conseil syndical national lundi et mardi prochain, regroupant les représentant.e.s de toutes les académies. A cette occasion, un temps d’échanges et de débat est prévu avec l’ensemble des adhérent.e.s du SNUASFP FSU afin de définir ensemble les analyses sur ces assises et de décider des suites. Quoiqu’il en soit, le SNUASFP FSU est décidé à faire entendre l’absolu nécessité d’une augmentation des moyens et d’une meilleure reconnaissance : cela passera immanquablement par la question salariale mais aussi par l’amélioration des conditions de travail qui sont aujourd’hui intenables.
Le SNUASFP FSU continuera à agir avec exigence et en responsabilité en construisant avec l’ensemble des assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social les revendications, analyses et actions pour gagner des avancées !