Quelques jours après le terrible geste de l’étudiant qui s’est immolé à Lyon, les réponses apportées par Mme Vidal sont clairement insuffisantes.
Assistants de service social des CROUS et des Universités, nous mesurons au quotidien combien la précarité des étudiants augmente, les pénalisant lourdement dans la poursuite de leurs études. Nos permanences sont surchargées avec des délais d’attente de 3 semaines au moins pour obtenir un rendez vous. Et l’augmentation des situations urgentes ne permet pas d’accompagner les étudiants sur le plan global alors que les problématiques sont de plus en plus complexes.
Nos effectifs sont assurément insuffisants mais ce n’est pas tout : le manque de logement est criant. Il n’y a pas eu de nouveau plan depuis 2012 alors même que ce dernier n’a pas été mené à son terme ! Les dispositifs d’aide sont trop rigides excluant de fait nombre d’étudiants pourtant en grande difficulté. Et les administrations telles que la CAF, la CPAM, la Préfecture engluées dans le manque de personnels gèrent les dossiers avec beaucoup de retard entraînant souvent l’absence ou la suspension de droits plaçant ainsi les étudiants dans des situations inextricables.
Et avec quoi Madame la Ministre entend elle solutionner ces situations ? Par la création d’un numéro vert qui pose bien plus de questions qu’il n’apporte de réponse. Quels personnels vont travailler dans cette plateforme téléphonique ? Des travailleurs sociaux diplômés et formés ? Et combien seront ils ?
Non ce qu’il faut ce sont de vraies mesures en faveur d’un « statut étudiant » et la mise en place d’une politique de service publique ambitieuse portée par d’avantage de personnels sociaux et administratifs au sein des CROUS et Universités.
Le SNUASFP FSU se déclare prêt à toute rencontre pour porter ces revendications afin que l’État assure enfin des conditions de vie digne à tous les étudiants.
Les Lilas, le 25 Novembre 2019