Mardi 8 octobre, le SNUASFP FSU était reçu par le conseiller éducation à la Présidence de la République. Le SNUASFP FSU a porté l’importance d’une politique volontariste et ambitieuse au sujet des des problématiques sociales rencontrées par les élèves et leur famille, préalable indispensable à la réussite de toutes et de tous. Les besoins sont nombreux et font consensus auprès de tous les acteurs : lutte contre les violences sexuelles, prévention et protection de l’enfance, harcèlement, santé mentale, décrochage, conduites à risque (addictions, écrans, prostitution…), l’école a un rôle majeur à jouer tant sur le repérage et la prévention que sur l’accompagnement. Pour autant, le SNUASFP FSU a rappelé le fait que les dernières années ont conduit à créer de la confusion : la multiplication des référents (harcèlement, santé mentale, décrochage…) ; un pilotage à travers des indicateurs qui ne peuvent refléter la complexité de ces problématiques ; la multiplication des dispositifs qui tendent à faire rentrer les élèves dans des cases et à normaliser les réponses à l’inverse d’une individualisation des réponses indispensables pour ne pas passer à côté des enjeux. Tout cela nuit à la lisibilité tant pour les acteurs que pour les usagers qui se perdent parfois dans un dédale d’interlocuteurs. En outre cela a pour effet de diluer la responsabilité effective de l’exercice des missions entre des professionnelles qui se voient doter de multiples casquettes, débordées par les demandes et peinent à assumer leurs missions initiales.

Le SNUASFP FSU a pointé son désaccord au sujet du diagnostic trop souvent posé sur l’incapacité des professionnel.le.s à travailler ensemble alors qu’en réalité, lorsque le temps de présence au sein des établissements est suffisant et commun, le travail en équipe trouve toute son efficience. Ce diagnostic est de nature à nier utilement la question des moyens malgré des besoins importants.

Le SNUASFP FSU a alerté avec force sur son refus de toute évolution conduisant à une perte identité professionnelle à travers la mise en place d’un ensemble médico social avec des professionnel.le.s et des mission interchangeables, en médicalisant les problématiques sociales et en éloignant les personnels des établissements scolaires, là où ils doivent être présents, au plus près des élèves.

Sur la rémunération, le SNUASFP FSU a pointé le fait que malgré la revalorisation indemnitaire actée au printemps dernier suite à la forte mobilisation de la profession, le sujet n’est pas clos : cette revalorisation via l’outil indemnitaire conduit à un véritable déséquilibre indemnitaire/indiciaire tout en excluant injustement les personnels sociaux exerçant dans le supérieur. Par ailleurs les grilles indiciaires sont largement en deçà de la catégorie A type et sont de très loin les plus basses de la catégorie A. Ce déficit d’attractivité se reflète dans les chiffres communiqués par la DEPP au sujet des concours en 2023 : les concours d’AS figurent parmi ceux qui ont le plus faible taux de couverture en 2023 (77%) après déjà une première forte baisse en 2022 (89%). Pire sur le concours interne, le taux de couverture est de 13% en 2023, illustrant l’incapacité du ministère à fidéliser les agents contractuels.

Le conseiller éducation, dans un exercice périlleux de contorsion n’a pas été en mesure d’apporter de réelles réponses aux sujets portés par le SNUASFP FSU. Il s’est borné à rappeler les assises de la santé scolaire qui seront de nature à apporter des réponses sans toutefois s’engager ni sur la date de leur organisation ni sur les orientations envisagées par le gouvernement.