Le SNUASFP FSU introduit en expliquant vouloir échanger principalement autour de deux sujets : d’une part la question de l’avenir de la santé scolaire qui est source de nombreuses inquiétudes sur le devenir du service social en faveur des élèves et dont la multiplication des rapports divers et variés est de nature à insécuriser les professionnel.le.s dans un contexte déjà compliqué et tendu. D’autre part, le SNUASFP FSU alerte de nouveau sur la politique sociale du ministère dans le prolongement des fortes mobilisations au printemps dernier : la multiplication des référents, l’intervention toujours plus fréquente d’intervenants extérieurs au sein des établissements, le manque de moyens pour le SSFE entraînent non seulement un flou sur « qui fait quoi » au sein des établissements mais également fragilise la place du SSFE dont les faibles moyens ne permettent pas une présence quotidienne dans chaque établissement. Pour le SNUASFP FSU il est indispensable de réaffirmer la place des assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social au sein des établissements et plutôt que de multiplier les référents, d’opérer des choix politiques forts pour permettre de répondre aux besoins avec des équipes pluri-professionnelles complètes dans chaque établissement.
En réponse, la DGESCO revient sur la santé scolaire et notamment sur les assises. Elle précise que l’organisation de ces dernières est toujours en cours d’arbitrage au niveau du cabinet de la Ministre. L’objectif de ces assises serait de mener une large concertation pour réfléchir à comment améliorer l’intervention des professionnel.le.s concerné.e.s notamment à travers une meilleure coordination et un travail renforcé en équipe. Par ailleurs, pour la DGESCO, ces assises pourraient permettre de préciser les missions de chacun des professionnels concernés en cas de besoin. En terme de calendrier, du fait de la dissolution et de la nomination tardive d’un nouveau gouvernement, le calendrier initial se trouve modifié : l’objectif est désormais un lancement courant novembre pour une conclusion début 2025 et des annonces éventuelles à la fin de l’hiver ou début du printemps par la Ministre.
Le SNUASFP FSU répond que la question de la santé scolaire ne peut être traité à travers des réponses simplistes. Si il s’agit aujourd’hui d’un sujet majeur au regard de la situation dégradée de la jeunesse, il serait faux de croire que le travail en équipe est inexistant ou manque de coordination. Partout où le temps de présence des différent.e.s professionnel.le.s est suffisant, le travail en équipe est de qualité. La réelle difficulté à ce sujet est bien la question des moyens et du temps de présence au sein des établissements. Le SNUASFP FSU précise qu’il ne s’oppose pas à une concertation sur le sujet de la santé scolaire (entendue au sens large) mais qu’en revanche, cela ne doit pas être un prétexte à évacuer le sujet à travers des mesures cosmétiques et simplistes visant à remettre en cause les conditions d’exercice des personnels sociaux.
S’agissant de la politique sociale, la DGESCO précise que pour elle, les référents ne sont pas envisagés comme des « concurrents » aux personnels déjà en place mais bien comme une approche visant à considérer que le bien-être des élèves relèvent de l’ensemble des personnels présents dans les établissements. A ce titre, le fait de former des référents permettant une sensibilisation de l’ensemble des personnels et une vigilance renforcée pour, dans un second temps, orienter vers les professionnel.le.s de santé scolaire est pertinent selon la DGESCO.
Le SNUASFP FSU répond que dans un monde idéal, où les moyens seraient renforcés pour les professionnels de santé scolaire, cette approche ne poserait pas de difficultés majeures si ce n’est toutefois le terme de formation qui laisse à penser qu’une formation de quelques heures permet d’exercer des missions pour lesquelles les professionnel.le.s dédié.e.s ont une formation exigeante de plusieurs années. En revanche, dans un contexte où les assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social se trouvent trop souvent invisibilisé.e.s avec des moyens indignes, cette communication politique visant à nommer un référent chaque fois qu’un sujet prend de l’ampleur médiatique renforce la fragilisation des personnels sociaux alors qu’au contraire il est indispensable de réaffirmer leur rôle essentiel.
En conclusion de cette audience, le SNUASFP FSU alerte sur la situation fortement dégradée des personnels sociaux, précisant la désaffection réelle pour recruter des assistant.e.s de service social au MEN comme en témoigne les chiffres publiés récemment sur les concours où seulement 77 % des postes ouverts sont pourvus à l’issue des concours, plaçant le corps des ASSAE comme le moins attractif de l’ensemble des corps du MEN après les médecins scolaires.