Après un été chaud à bien des égards, cette rentrée scolaire est malheureusement placée sous l’amplification des attaques à l’égard de la fonction publique, des fonctionnaires et plus généralement de toute notion de solidarité qui fonde notre pacte républicain. La loi de transformation de la fonction publique fut promulguée au cœur de l’été, dans une indifférence totale malgré la révolution annoncée. Les concertations en cours pour l’écriture des décrets d’application le démontrent si besoin été : rien ne sera plus comme avant et chacun-e pourra en mesurer les effets dans les mois à venir. Il en est de même pour la réforme de l’assurance chômage qui va entraîner une paupérisation massive des personnes sans emploi. Le projet de réforme des retraites n’est finalement que l’aboutissement des différentes réformes des dernières années, le coup de grâce porté à une société qui, même très imparfaitement, visait à mettre la solidarité en son cœur.

Pendant ce temps-là, la montée des eaux boueuses ne cesse pas : on savait qu’il était possible de revenir d’une manifestation éborgné depuis quelques années, on sait désormais qu’on peut partir à une fête et n’en pas revenir sans que cela ne heurte la conscience de nos décideurs politiques. On savait la souffrance au travail amplifiée face à la perte de sens induite par les injonctions paradoxales permanentes et la tartufferie des discours politiques visant à dire l’inverse des actes posés particulièrement dans le travail social et l’Education Nationale, on découvre désormais que certains de nos collègues en meurt là encore dans une indifférence malaisée de notre administration.

Mais rien de tout cela ne semble important puisque, dans un jeu politique des plus malsains, revoilà la marotte habituelle visant à faire oublier le reste et à diviser encore et toujours notre pays : l’immigration. Notre président estime qu’il s’agit là du problème principal auquel « il faut faire face ». Nous ne tomberons pas dans ce piège grossier à visé électoraliste : l’immigration n’est pas le problème.

Le problème est bien cette volonté de faire exploser chaque pan de notre société pour faire place à un système où la compétition et l’appât du gain font office de mantra. Au SNUASFP FSU, nous continuerons à défendre une société qui fait toute sa place à chacun-e, quelque soit sa situation, sans regarder ni son origine ni son mérite, mais bien parce que nos convictions humanistes sont plus que jamais essentielles aujourd’hui. Il est temps de nous rassembler, de nous saisir collectivement des espaces encore existants pour débattre de nos désaccords éventuels pour faire vivre les valeurs qui nous rassemblent toutes et tous autour de ce travail social si malmené et pourtant tellement indispensable par les temps qui courent.