Le projet de budget 2020 de l’Éducation Nationale confirme le peu d’intérêt de ce gouvernement pour les familles en situation de grande précarité et leurs enfants : le budget consacré aux fonds sociaux des établissements, qui avait été porté à 59 millions d’euros par le précédent gouvernement et maintenu à ce niveau en 2018 et 2019, sera de 30,6 millions d’euros en 2020, soit une division par deux de ces crédits d’une année sur l’autre.

Le SNUASFP FSU revendique :

- l’application du principe de gratuité au sein du service public de l’Éducation
- une revalorisation du montant et des plafonds d’accès aux bourses nationales de l’Éducation Nationale tenant compte des ressources actualisées des familles et ce tout au long de l’année scolaire
- la généralisation sur l’ensemble de la scolarité du système de proportionnalité du prix des cantines aux revenus des familles,
- des moyens en assistant.es de service social permettant de recevoir les familles, d’évaluer leur situation et de les accompagner vers les organismes sociaux partenaires pour un réelle accès à leurs droits

Le SNUASFP FSU dénonce le manque de personnel et la dématérialisation généralisée comme seul moyen d’accès aux services des organismes sociaux qui éloignent encore davantage les familles les plus précarisées et leurs enfants de leurs droits

Le SNUASFP FSU dénonce cette baisse des crédits de fonds sociaux. Nous rappelons que ces fonds sociaux sont bien souvent la seule aide financière disponible rapidement permettant aux élèves dont les familles sont en difficultés financières d’accéder à la restauration scolaire, d’acheter leurs fournitures scolaires, la tenue de sports, de participer aux voyages scolaires et tout autre besoin permettant aux élèves de poursuivre leur scolarité dans des conditions moins stigmatisantes.

A l’heure où des annonces sont attendues pour démocratiser l’accès aux grandes écoles dans l’enseignement supérieur, il serait vain d’ignorer que la première des conditions pour cela consiste à favoriser une scolarité dans le secondaire dans des conditions ne dépendant pas des moyens financiers des familles. Comment penser démocratiser l’accès aux grandes écoles quand, dans le même temps, on précarise dans les faits la situation des élèves des collèges et lycées ? Comment croire que la lutte contre la pauvreté à l’école, sujet essentiel selon le ministre de l’Éducation Nationale, peut se faire à travers une baisse du budget des fonds sociaux ? Nombreux sont les établissements où les fonds sociaux sont déjà consommés en totalité et où les demandes des familles ne peuvent être traitées pour ce premier trimestre 2019-2020. Il apparaît dès lors incompréhensible de voir ce budget diminué de 50 % au risque d’amplifier les conséquences de la pauvreté sur la scolarité du plus grand nombre.

De 73 millions en 2001, ce budget était descendu à 32 millions en 2012 avant de remonter doucement sous le quinquennat précédent pour finir à 59 millions quand, dans le même temps, une hausse de 23 % de la pauvreté en France était constatée. Pour donner un ordre de grandeur, le budget prévu pour les « colles » en classe préparatoire tourne autour de 70 millions.

Force est de constater que les actes en disent bien plus que les discours !

Les Lilas, le 17 novembre 2019